La météo annonce grand soleil et 16 degrés tout le week-end. Et si on allait camper ?
Quelle bonne idée! Ferry à 9h45 samedi matin. RDV pris avec les voisins pour une escale à Fabeløya.
Ferry râté. Brouillard à couper au couteau. 8 degrés.
On roule. Dans la brume. On longe le fjord. On se dit que c'est sûrement très beau sous le soleil. La route s'éloigne de l'eau, grimpe un peu, passe un col et... soleil! On roule 2km sous le soleil et puis on décide de s'arrêter. Ca tombe bien, le guide propose une rando par ici. Svellen, 738m.
On grimpe à travers la forêt, on traverse un marécage, on grimpe, on dépasse les arbres, puis les arbustes... Il fait chaud. Il fait beau. La vue est belle, bien qu'un peu embrumée, surtout vers la mer.
Dans les endroits humides, il y a des éclats rouges, orangés, jaune... Mademoiselle cueille ses premières "multebær"... puis trimballe fièrement son seau. On va ramasser le dessert.
Retour à la voiture. Petite récolte. Heure tardive. Recherche d'un coin à peu près plat pour planter la tente, pas trop loin, pas trop au bord de la route... Quelques demi-tours dans des cours de fermes, sous les aboiements furieux du gardien des lieux... et puis on pousse une barrière. Ici c'est calme, plat, partiellement ombragé et il y a des toilettes sèches, comble du luxe!
Une demi-heure et 50 piqûres de moustiques plus tard (dont 45 pour la même victime), on se réfugie sous la
moustiquaire tente, déplacée sous les arbres à 50m de son premier emplacement.
Vous avez déjà vu ces dessins animés ou un malheureux personnage se fait poursuivre par un essaim d'abeilles en furie, et quand il a réussi à leur échapper, arrache sa chemise, se regarde et pousse un terrible hurlement vers le ciel? Et ben, une cinquantaine de piqûres de moustiques concentrées sur le dos et les épaules, ça donne presque envie de faire pareil.
Une tente + un soleil qui ne se couche presque pas + une petite fille ( forcément excitée) = il fait chaud, presque 3 heures avant que la petite fille ne s'endorme, puis 2 heures avant qu'on ne grelotte (le soleil a fini par disparaître derrière la montagne et on est quand même au nord du cercle polaire), une course entre les moustiques pour aller chercher les sacs de couchage dans la voiture, 5 heures de sommeil (faut le dire vite), la tente devenue brusquement une étuve, un lever endolori (quelle idée de partir à l'aventure avec le dos cassé?)... le bonheur de voir quelques nappes de brume matinale se déchirer sous les rayons du soleil... et la déception de voir le brouillard tout recouvrir 15 minutes plus tard.
Polar brød et brunost au petit déjeuner. Pfefferminztee.
Rouler sans rien voir. Croiser un troupeau de biquettes chargées de l'entretien du bas-côté. Passer au dessus des nuages. Passer sous la mer dans un tunnel où la roche à vif dégouline.
Et enfin, passer quatre heures
à attendre que le brouillard se lève à courir entre trampoline et braulosaurus, à grimper les marches penchées d'un château fantaisiste et plein de courants d'air, à crapahuter entre ciel et terre dans une structure tubulaire et métallique. S'entendre dire "Oh, moi j'ai toujours rêvé d'être française!" par une gamine norvégienne. Sauter. Courir. Grimper. Rire. S'amuser.
Mademoiselle sombrant dans les bras de Morphée à 18h15, le pouce dans la bouche, Nounou contre son coeur, heureuse comme tout de son week-end.
Un pot de confiture de multe-blåbær.